L’avant Embrunman !
Nous sommes arrivés avec Patrice aux Orres le samedi soir avec un petit détour par Guillestre et une sortie de 4h de vélo samedi après midi (Izoard et pallon)
Déjà le thermomètre nous a fait goûter aux 32 degrés…
Au vue des températures à Embrun et de la faune de triathlètes que cet événement draine : nous étions loin du monde, au calme et surtout au frais !! L’hôtel des écrins était calme, partenaire de l’Embrunman, avec une demi pension adaptée à nos besoins … Bref, le bon plan !!
Nous avons pu dormir, nous changer les idées et faire le plein de jus à mort !
Mardi 14 août, les vélos sont déjà dans le parc depuis 16h, où il nous a été conseillé de bien dégonfler les boyaux !! « ça pète de partout depuis tout à l’heure !! » nous disent ils !!
Brieffing : les places à l’ombre sont comptées … la température à 18h avoisine les 32° avec un vent thermique important… on ne traîne pas : retour aux Orres, préparation des affaires pour le parc, un dernier regard sur la météo, Les invités surprises seront bien là : chaleur et vent thermique !!
Nous partons nous coucher à une heure raisonnable, la nuit est courte….
3h du mat’ avec papa Yvernogeau on file au petit déjeuner ! Puis descente vers Embrun et le parc … on est parmi les premiers … Quelques boyaux explosent encore.. Il ne fait pas froid, il ne fait que frais … Emmanuelle nous rejoint il est souriant ! Nous blaguons un peu …
Ma stratégie est simple, fort des conseils des anciens et de Papa Patrice, le but est de terminer en disant … j’aurai pu faire mieux, j’ai trop géré !!
- Natation en version sans se faire mal !
- 12 h au plus tard à l’Izoard sans se faire mal si possible et en évitant le coup de chaud : hydratation ! (sans avoir 90 bornes derrière l’Izoard ou un marathon à faire derrière => 11h30 est raisonnablement atteignable !!... mais Embrun est un jeu de patience !)
- Gérer la fin du vélo pour passer le Pallon et le Chalvet (entre 8 et 9h)
- Courir en gérant la chaleur !!
6h : départ de natation, les premiers mètres sont houleux … pas moyen de dérouler la nage … les 2 premières bouées sont le théâtre que quelques échanges de coups … normal 1000 barbouzes lancés même dans un lac ... ça fait des bulles et de la mousse à chaque bouée !
1er tour, je déroule enfin … le jour se lève sur le plan d’eau, je relève la tête sur une de mes respirations on voit le ciel bleu et la montagne … moitié du 2nd tour : je jette un coup d’œil sur le garmin j’ai quelques minutes de retard … je me remets dans le rythme … 1h03 : sortie de l’eau et j’arrive à me cogner l’orteil … pfffff ! On ne se démotive pas : rapide passage d’eau fraiche, ce n’est qu’un coup et un peu de sang … de toute façon je serais parti quand même !!…
Bonne transition … quelques mètres à vélo et là la douce voix du père Olive !! Ça fait plaisir !
Il faut boire … première montée Pat passe au bout de 10 km d’ascension … on s’encourage et j’arrive à la faire rire en lui lâchant que je l’aime … Mais bon la flèche est passée et avec elle tout plein d’autres …
8h40 rond point de Baratier => les doublements se font plus rare, et je me retiens … je sais que je peux envoyer sur cette zone, mais toujours en garder sous le pied … je gère sur un rythme en deçà de ce que je peux faire !!
9h35 : Guillestre, je continue à m’hydrater le plus régulièrement, le second piège vélo : la montée à Guillestre et les gorges vers l’Izoard … ça monte mais tu peux envoyer … mais attention on est que km 75 !!
Au km 86 (Brunissard) = ça va monter et bien encore !! Je continue à me faire doubler mais beaucoup moins !
Arvieux, La Charpe, Brunissard… là ça me pique ! On rentre dans le vif du sujet … J’ai eu beau le reconnaître 2 fois avec Pat… ce passage là est d’une difficulté à base de cassage de pattes … c’est à ce moment là qu’à Brunissard je croise un bon pote ! Un certains Olivier Houé ! Fort de ses encouragements je passerai ce col en rattrapant un certains nombres des flèches m’ayant déposé auparavant … d’autant que sur les 5 derniers kilomètres la chaleur est montée d’un coup … on approche midi et mon compteur affiche 28° en haut de L’Izoard … je passe le sommet vers 11h50 … Plus vite que prévu … je redescends à fond et après je gère ma course …
Il y a eu du monde toute la montée et un paquet de personnes encourageant les triathlètes … à vous foutre des frissons partout … je vous jure … ça vous file une pêche énorme !!
Pat a 30 minutes d’avance facile (il est fort mon patou …) ! Je mange un peu de mon croque monsieur (recette Blanchette il paraît) une gorgée d’eau pétillante … et hop on bascule !
Descente taqué !!! Ouais pour ceux qui me connaissent ça va vous faire drôle => 90km/h de pointe ! sisi et rien à voir avec l’inertie de mes roues (les reconnaissances m’ont fait du bien !!)
Briançon ! Là on rentre dans une seconde course….je mange en roulant avant d’attaquer les 90km restant : la montée aux Vigneaux, le Pallon, le retour à Embrun (vallonné…) et le Chalvet
Les 2 invités surprises se manifestent déjà : vents thermiques je ne sais pas à combien mais un bon 40km/h… par rafale et de face bien sûr ! Et la chaleur… 37° au compteur …
Dur de s’hydrater les boissons énergétiques deviennent imbuvables et les bars, gels immangeables, je regrette de ne pas avoir pris une bouteille de 1,5 L de san pellegrino …
Aux ravitos course : coca ou boisson énergétique rien de bon et vraiment … pas super !
Plan B activé : 1 ravito sur 2 arrosage complet du mec … recharger en eau , petite gorgée toutes les 5 minutes … quartier d’orange et … Pom Pote !!!! Et ça passe sans filer l’envi de rendre un over … truc par terre ….
(Désolé Nico mais là je ne te fais pas de la pub !!)
Pallon … Paf le chat … ça monte entre 12 et 15% (à vue de nez… 2% selon la police, 27% selon les participants) et pendant 2,5km … on ramasse du monde un peu et surtout on croise de plus en plus d’ambulance …
Chalvet… je retrouve une vieille connaissance du triathlon de Gueret (la rouquine qui arrive avant ou après mira)… là aussi il y a du monde à l’arrêt, je monte mais ça tape … arrivé en haut je prend le temps de me rincer reprendre 2 bidons d’eau fraiches et m’arroser) … je pars en descente : elle est technique et pleine de gravillons … le samu les pompiers sont partout et là il y a de la casse … un gars assis par terre sur ma droite … ça me fait descendre tranquillement … 188km … les roues carbones et la route dégueux me passent dans le dos …
Enfin on y est … je pose le vélo … je suis rincé mais prêt à courir… Une charmante demoiselle me propose un massage du mollet… je ne sais dire non (NDLR : pour Fafa37 : 9minutes T2 = massage et plan drague… tu comprends maintenant, elle venait de Marseille et avait un joli accent chantant ;-) )
Bref là je croise un mec : M…. Pat ! Il m’annonce sa casse chaîne/dérailleur et tout et tout …, reste avec moi pour papoter (pendant que je me fais masser les mollets… ) …
Bon fini le salon de thé, je repars …. Fais demi tour au bout de 30m (ouais j’avais oublié mon gobelet : pour un tri + vert …. Un gobelet à trimbaler pendant 42 km … pas pratique le machin !! ) et enfin je repars …
Km 4 : Emmanuel qui en finit avec son premier tour, il semble marqué mais bien et là on échange qqs mots mais la chaleur lui a retourné le bide … on s’encourage et on repart !
Il est 15 h passé, il fait 34°, je dois faire un marathon : les premiers 10 km … je trouve des jambes … qui fonctionnent et perd un temps énorme à chaque ravitos … je ne peux plus manger et boire m’est pénible (l’over truc … qui traine, encore désolé Nico mais faut qu’on parle de ça) !!
Mon salut va se trouver dans les patates avec du sel et les tomates avec du sel… Ouais Christophe et Sébastien m’en avait parlé … ça passe bien et ça évite tout désagrément secondaire !
Pompier bon œil … Samu ou es tu ?… sécurité Civile : tu arrives tout pile !
Ça n’arrête pas ! La chaleur fait des dégâts ! 1er tour 2h35minutes au semi … bon là : on a commencé on finit !!
La température baisse au fur et à mesure que le jour s’écoule : ma capacité à courir s’écroule aussi ! … Ce sera à 5km de l’arrivée que je trouverai le truc auquel j’aurai dû penser plus tôt : 2 morceaux de sucre dans de l’eau … 4 gorgées et c’est parti : Je termine en courant avec un bon rythme j’en avais encore dans le gilet !!
Et là il faut quand même que je vous parle de l’ambiance, à chaque passage des gens, les personnes qui sortent du camping qui vous encourage : ça il faut le vivre et ça dépote !
15h35 minutes … 1er iron man, 1er Embrunman …
Alors voilà ce n’est peut être pas un temps énorme, mais j’en suis sorti et quand je vois qu’entre les abandons et les hors délai près de 400 personnes n’ont pas pu finir, je ne suis pas mécontent en plus j’aurais pu aller plus vite !
Alors je dois l’avouer... je suis peut-être un brin barré … mais j’y reviendrai… j’ai déjà une petite idée pour l’an prochain …
A…. d’H… ou Basque …