Embrunman 2010

Pierre Le Noach (ancien Jocondien, pour ceux qui ne connaissent pas) est sorti 7e de l'eau en 48'45, à 50'' de Marcel Zamora !!


Mais il reste encore un peu de vélo à faire, et une petite boucle à pied...

Correction : Pierre serait sorti 2e de l'eau (46'42...!) !!

Il a posé le vélo il y a une heure environ, à la 105 position : parcours effectué en 7h21.

Connaissant ses talents à pieds, et s'il n'y a pas de défaillance, il devrait remonter quelques places...
Bon courage !

grosse mite a écrit:

Correction : Pierre serait sorti 2e de l'eau (46'42...!) !!

Il a posé le vélo il y a une heure environ, à la 105 position : parcours effectué en 7h21.

Connaissant ses talents à pieds, et s'il n'y a pas de défaillance, il devrait remonter quelques places...
Bon courage !

Finisher en 12h18'35. Bravo !!!!

bravo a lui

Pour être complet Pierre fait un top 100 (98ème) avec un marathon en 4:03.

Chapeau bas, pour une première !!!

Bravo Pierre
si tu passes par le forum, on est preneur pour un petit récit
bonne recup à toi

Un grand merci à vous. A la demande de Camembert, je vais tenter de me lancer dans un rapide récit de course en essayant d'être ni trop long, ni trop chiant....
Etant logé un peu loin du site, cette fameuse journée du 15 aout a commencé par un réveil à 3h15 du mat'. Départ en voiture sur les coups de 4h, petit déj' sur le trajet pour rentrer dans le parc aux alentours de 5h. Tout le monde est concentré sur son matos, on sent que l'ambiance n'est pas vraiment à la plaisanterie... Un mélange de torpeur dû à l'heure matinale, de stress et de concentration, c'est étrange. L'organisation fait en sorte de ne rien arranger en plombant l'ambiance à coup de décibels d'une musique qui fait froid dans le dos. On essaie d'en rire mais les rictus ne trompent personne. Une fois le matos mis en place, les musettes de ravitaillements déposés et la énième vérification faite, tout le monde se dirige vers le départ. Il fait encore nuit noire et une première question se pose : comment viser une bouée que je vois déjà à peine les pieds au sec ? Surtout qu'une fois les lunettes pleines de buée et la lessiveuse mise en route, ça n'arrangera rien... Du coup, je me dis que je ne foutrais pas le nez devant avant qu'il se mette à faire jour : ça m'arrange je commence à prendre conscience que la journée risque d'être longue (comme quoi le stress peut entraîner des élans de lucidité).
6h00, le départ est donné et 850 furieux courent se jeter à l'eau. 400 premiers mètres plutôt rythmés dans les pieds de Coudert, mon collègue de club. C'était ce qui était prévu pour se placer d'entrée de jeu. Je me rends compte que l'échauffement était complètement passé à la trappe et qu'à 6h du mat', ça ne pardonne pas : erreur de cadet 1° année... J'essaie donc de me mettre au chaud dans les pieds, de me concentrer un maximum et d'attendre que les sensations arrivent en espérant qu'elles ne se fassent pas trop attendre. Un mec s'obstine à nager à côté de moi et on se colle mutuellement des claques pdt un bon 1000 mètres. J'aperçois un numero 1 sur son bonnet... Il nage pas si mal que ça ce con de Marcel, va pas falloir s'endormir! Je décide de prendre mon relais sur la deuxième boucle pour soulager un peu Juju Coudert qui me repassera juste avant la sortie. Deux maillots roses et noirs aux avant postes à la sortie de l'eau, le premier objectif de la journée est rempli ! J'essaie de ne pas m'éterniser dans le parc tout en m'assurant de ne rien oublier, je sors 7ème, les premiers sont déjà loin et à l'heure qu'il est, ce n'est plus vraiment mon problème! Je sais qu'il faut vraiment que je parte prudemment et pourtant je peine à ne pas essayer de m'accrocher quand un "pro" me pose. Cunnama, Augueux, Defilippis, Le floch, Reboul, Del Corral Morales... je les vois tous défiler les uns après les autres. A la fin de la première boucle de 40 bornes, on m'annonce 17ème et je me rends compte que j'ai déjà laissé un peu de forces sur la route. Au 70ème, je me rends compte que les crampes ne sont pas loin. Seb Becker mon coach me demande d'essayer de rester fluide dans le pédalage, le moral en prends un coup. Je vais en chier, c'est sûr. JPhi est également présent, il me dit de bien récupérer dans les gorges avant l'Izoard. C'était un bon conseil, j'en ai chié comme jamais pendant toute l'ascension. Je sais désormais ce qu'est monter un col, chose qui m'étais jusqu'alors completement inconnu. Je me souviendrais de ce baptème du feu, c'est certain. Déjà tout à gauche avant la fin de la première moitié (34x25), planté à 10 à l'heure. Pas mal de cyclotouristes présents sur le parcours m'encourageaient voyant que j'étais pas franchement au top de ma forme... De plus en plus de "allé, courage" m'étaient lancés, ce qui n'est généralement pas très bon signe. Alexandra Louison et Bella Bayliss me passent avant le sommet, impossible de m'accrocher. Premier coup dur pour moi sachant qu'elles seraient approximativement dans les temps que je souhaitais réaliser. J'arrive au sommet exténué et commets ma deuxième erreur : m'arrêter et faire une pause. Je prends 5 bonnes minutes pour discuter un peu avec Seb Becker et manger un morceau. Le problème c'est qu'il fait très froid et que je suis en train de considérablement me refroidir pour la descente. Je commence à trembler donc je décide d'enfiler une paire de gants et de repartir. Trop tard. Je suis gelé, j'ai des frissons et je tremble. Ca m'oblige à me crisper en position mains en bas du guidon, et des crampes aux abdos commencent à arriver. Cela durera toute la descente. Arrivé en bas, j'en profite pour manger au maximum : mini sandwich jambon et gatosport chocolat. Un festin quand on bouffe des barres depuis des heures! Encore annoncé dans les 50 vers le haut de l'Izoard, pas mal de concurrents me passent maintenant. Cela n'a plus d'importance, je me concentre sur ma course. L'avant dernière difficulté pointe le bout de son nez : la cote de Palon qui ma foi est plutot bien passée. Bon, j'étais quand même planté à 10 à l'heure mais je n'avais pas la même envie incontrolée de déchausser et de balancer mon vélo dans le fossé comme dans l'Izoard... Je continue à m'éfforcer à bien m'hydrater et m'alimenter, je sais que même si le compteur dépasse les 150kms, les 5 heures de selle ont laissé des traces et la fin peu être longue. Je continue à mon rythme jusqu'au 180eme où j'ai la surpise de trouver Jean Phi qui m'attendait patiemment avec sa bicyclette pour m'accompagner dans la dernière difficulté : la ptite bosse de Chalvet. Un calvaire. Les crampes aux cuisses sont maintenant bien présentes, je ne peux même plus communiquer avec JPhi, à pars des "je suis mort", rien d'autre ne sort de ma bouche alors je prends ses encouragements et patiente jusqu'au sommet ! Trois kilomètres de descente et le parc à vélo se profil enfin à l'horizon après 7h21 de selle. Je prends bien soin de ne pas faire de faux mouvements en descendant du vélo, ce n'est plus le moment de choper des crampes avant d'entamer la càp. A ma grande surprise, les sensations sont plutôt bonnes à l'entame de la course à pied. Je me mets à doubler de plus en plus de concurrents après m'être fait exclusivement doubler pendant 188km de vélo, ça fait du bien!!! Je marche quelques mètres exclusivement au niveau des ravitos. Le premier semi se passera nikel puisque qu'oliv' (le speaker) m'annonce 10h de course à la fin du premier tour. Il me reste donc 2h pour boucler le second tour et finir en moins de 12h. Au 25ème, c'est la catastrophe.... les jambes sont lourdes, le moral flanche doucement, c'est dur, très dur. Je commence à marcher dans les difficultés, puis à alterner marche et course en augmentant au fur et à mesure le temps de marche et en diminuant le temps de course. Heureusement, JPhi est là, il semble savoir exactement ce que je ressens (heureusement parce que je ne peux quasiment plus lui parler) , et commence à me fixer de mini objectifs pour pas que je ne marche trop longtemps. Je souffre mais à aucun moment je n'envisage l'abandon sans pour autant visualiser l'arrivée. Je m'efforce de rester concentré sur ma course. J'apprends que mon pote Juju est passé 9ème devant Reboul, aussi mal que je puisse être, ça m'encourage. Il faut que je finisse coûte que coûte pour fêter ça avec lui. Je prends de plus en plus de "fléchettes" (gel énergétique) et je bois de plus en plus de coca et de moins en moins d'eau aux ravitos. Les kilomètres sont maintenant plus long qu'un jour sans pain, c'est le début du chemin de croix qui durera jusqu'au debut du lac vers le 39eme kilo. C'est là que je me dis pour la première fois que j'irais au bout quoi qu'il arrive... Je m'efforce de courir et peu importe ce que je ressens, je ne veux plus marcher. 40ème kilo. 41ème... On visualise 1km sur une piste d'athlé : 2 tours et demi : queudal!!!! On se remémore une séance de course à pied un peu dur et on y va. Y a plus qu'à lever les genou, agrandir la foulée, se laisser porter jusqu'à la fameuse ligne d'arrivée et PRO-FI-TER. La ligne passée, je me retourne pour regarder mon temps : 12h18. Peu importe, je suis HEUREUX!! Je prends quelques minutes pour partager ça avec les personnes qui m'accompagnaient avant de me diriger un peu inconsciemment vers les tentes médicales. Moins de 5 minutes dans les mains d'un ostéo avant d'être finalement transporté chez les médecins complètement HS. Verdict : HYPERglycémie (à 4,59 pour les connaisseurs). Mais qu'avez vous ingurgité monsieur ??????????????? Bin, des gels et du coca en masse pardis ! Bref, deux heures au chaud sous une tonne de couvertures en attendant que tout rentre dans l'ordre et il était déjà l'heure de reprendre la voiture en direction de l'hôtel clôturant ainsi cette journée riche en émotion. Voilà, le virus est encore en incubation mais je ne suis pas sûr d'en sortir indemne. Il se peut que j'ai bel et bien été touché par cette maladie du LD en ce 15 août 2010 dans les Hautes Alpes.....
Si certains ont eu le courage de me lire jusqu'au bout, merci à eux!! Pour les autres, je ne peux pas leur en vouloir
A btot

Chapeau !!!!!!!!!!!!!!!!ah baaaa oui!!!!!!!!!!!!!!!

Bravo Pierre! Pour un premier LD tu n'as pas fait dans la facilité. Respect!
Je suis persuadée que c'est le premier d'une longue série.

eh beh sacré entrée en matière dans le LD...
et puis finalement tous c'est passé comme prévu ....les crampes qui chatouillent les pattes les 80 derniers km de vélo.... le coup de barre du 25eme... et les 17 derniers km à la j'avance comme je peux.... c'est toujours comme ça que cela se passe non

sinon, comment savoir si le virus t'as piqué Beh, si tu penses tous le temps au prochain LD, ou a regarder le calendrier des courses LD c'est que .... navré de te l'apprendre..... t'as été contaminé .... les symptômes s'estompent dés que l'inscription de la prochaine a été envoyé... mais il se réveille environ 5-6 mois avant l'épreuve...

voilà, y a plus qu'a choisir le prochain

Chapeau mon petit !!!

PS : il reste de la place à barcelonne....

Bravo pierrot !!
Peut-être que ta préparation devrait porter un petit peu plus sur le vélo, non ?

Super récit.
Un gas qui fini un Ironman m'impressionne toujours et impose le respect. Encore, la nage ca peu le faire. Mais 180 bornes sur une selle, j'imagine même pas, alors la ballade à pieds ensuite ......
chapeau bas et FELICITATIONS Pierre (j'ajouterai également notre JPhi et ptit bidou pour leurs récits)

Rq: comme le dis Camembert, la douleur n'est qu'une information et ca peut se gérer (prep vélo en montagne?) et ca promet pour le futur.

Pour l'Hyperglycémie bien que ce soit dans des conditions trés particulières, pour ma part, j'en parlerai à un médecin.

Bravo encore pour ta performance Pierre, ça donne envie autant que ça impressionne !!

Pierre ,toutes mes félicitations pour ton courage et ta ténacité .En résumé un vrai IROMAN. Bonne récup .

pierre a écrit:

mais je n'avais pas la même envie incontrolée de déchausser et de balancer mon vélo dans le fossé comme dans l'Izoard...

Certain, que j'aurai été le chercher et que tu serais remonté dessus! Vu ce que j'ai pris pour faire lever Aline à 5h du mat et lui faire faire du vélo à 5h30 dans le noir!

pierre a écrit:

Jean Phi qui m'attendait patiemment avec sa bicyclette pour m'accompagner dans la dernière difficulté : la ptite bosse de Chalvet.

Le Jphi il sortait tout juste de la boulangerie et il aurait bien aimé que tu arrives un peu plus tard!!

pierre a écrit:

Heureusement, JPhi est là, il semble savoir exactement ce que je ressens (heureusement parce que je ne peux quasiment plus lui parler) , et commence à me fixer de mini objectifs pour pas que je ne marche trop longtemps.

Ben oui quoi, je devais partir à 18h, donc j'avais pas envie que tu traines trop...

pierre a écrit:

Je souffre mais à aucun moment je n'envisage l'abandon sans pour autant visualiser l'arrivée.

Je te rassure, il n'était même pas envisageable que tu abandonnes, sinon....
Tout ce que je retiens c'est que tu as fait mieux que moi à l'arrivée....2h avec les secouristes contre seulement 1h30 pour moi
Chapeau bas! Tu m'as donné des frissons

Belle course et tres beau recit...ca donne envie d' y retourner !!!!!