Allez, j'y vais de mon résumé. A peine rentrer à Tours, mais je préfère rédiger ça maintenant, à chaud
Quelle aventure exceptionnelle
Par quoi commencer...
Départ vendredi avec Kéké et Jean Phi direction Embrun. On arrive en début de soirée, il fait très beau et très chaud. Je m'installe avec mes parents aux Orres dans un hôtel réservé par leurs soins.
Samedi: au programme, faire du jus. A midi pâtes avec mes deux acolytes, en attendant le reste de la troupe. On récupère nos dossards le samedi après-midi, pas de stress apparent, tout le monde semble confiant et détendu (comme en vacances
)
Dimanche: au programme: 50 min de vélo et 10 min de footing le matin. Dej avec ma famille, puis on descend à Embrun afin de retrouver les copains pour prendre la direction du parc à vélo.
On se retrouve tous au camping, afin d'ajuster les derniers préparatifs.
On arrive donc au parc, on se fait marquer au marqueur, on installe nos vélos (la pression monte d'un cran) et direction le briefing...
Lundi: jour de course (le plus intéressant) réveil yvernogeal à 3h30, la nuit a été courte, bien que couché de bonne heure je n'ai pas trouvé le sommeil avant minuit. Je suis d'entrée d'attaque, je sais ce qui m'attends, je suis confiant même si j'ai très peur.
Petit dèj: jus d'orange, gatosport, banane, galette de riz puis direction Embrun avec ma famille.
A Embrun c'est l'effervescence, des milliers de personnes se sont levés au beau milieu de la nuit pour assister au départ du mythique EMBRUNMAN.
A l'entrée du parc je croise Chris, Dave et Julien. Nous entrons ensemble dans le parc après avoir donné notre ravito perso qui nous attendra au sommet de l'Izoard.
Dans le parc nous ne sommes pas regroupés
Je ss avec Jean Phi et Seb. Eric, Chris et Kéké un peu plus loin. Tout le monde est là, on prend la température, on s'encourage. Les visages en disent long, tout le monde sait ce qu'il a à faire aujd, et ce qu'il l'attend.
On enfile les combi alors que les féminines partent (plus que 10 min)
Avec Eric on avance vers le départ, on se faufile vers l'avant du peloton, et alors que nous sortons à peine du parc ... PAN le départ est donné (même pas le temps de flipper notre race sur la plage à scruter le vide obscur)
Je cours vers le lac et plonge en ayant l'intention de faire une bonne natation tout en envisageant de sortir premier du club de l'eau. Je commence à nager, je prends qques coups mais en donne énormément, je cherche à m'imposer au sein de ce peloton, pour trouver ma place le plus rapidement possible. Les sensations sont excellentes, on ne voit rien mais on suit les leaders, la température de l'eau est excellente, on entend les encouragements des spectateurs. Je suis bien, pas d'affolement, je remonte à l'avant du peloton petit à petit, tout en donnant des coups à ceux qui me gênent. Seule fausse note, petite erreur d'orientation, j'oublie une bouée (pas vu à cause de l'obscurité) je me fais interpeller par le bateau, et part la contourner. Début du deuxième tour, je continue de gagner des places tout en m'appliquant sur ma technique de nage. Y a pas à dire, nager au petit matin c'est énorme. Lorsque que je respire j'admire les montagnes dans l'obscurité
Fin de la natation, je sors seul, je cours au parc et là PLEIN DE VELO DANS LE PARC, tous ceux de ma rangée sont à bon port, j'en conclus donc que j'ai fais une bonne natation (je n'ai pas regardé le chrono en sortant de l'eau et ai eu l'agréable surprise d'apprendre que je nage en 58 min)
Je me prépare comme il faut car je sais que je pars pour minimum 8h de vélo
Je pars sur mon fidèle destrier et ma famille est toute surprises de me voir aussitôt
Et là c'est le drame, maux de ventre, comme dans les pyrénnés, ce qui m'a empêché de m'alimenter
J'espère que ça passera rapidement... mais va falloir que j'attende d'avoir passé Pallon...
Les premiers km ne sont pas faciles, ça monte, il fait beau mais à l'ombre ça caille.
Je me fais doubler par des wagons d'avions de chasse mais je reste dans ma course (c'est l'inconvénient d'être nageur, on se fait reprendre par les cycliste
)
Premier doigt au 18 eme km par Eric visiblement très en forme, on échange qques mots et reprend sa remontée. Retour sur Embrun, énorme ambiance au rond point à l'entrée de la ville ou je vois ma famille qui m'encourage chaleureusement. Un peu plus tard deuxième doigt, Seb, on discute et roule un peu ensemble. Puis suivront Chris un peu avant Guillestre, et Dave Scott. Jean Phi me rattrape pas longtemps après et me dis que je vais devenir un Embrunman ...
La pente commence sérieusement à s'incliner et j'ai toujours autant mal au ventre. Je ne suis pas bien, je me force à manger par petits bouts. Et là, l'Izoard, je suis à Brunissard, au début de l'ascension et je me dis " Je vais abandonner!!!!!!!!! c'est trop dur. Je ne pourrai jamais monter le col" Je me répète ça en boucle. Je ne sais pas pourquoi je continue mais j'avance toujours, le visage décomposé par l'effort et à ce moment là je ss très content de trouver mon triple plateau (que j'envisageais utiliser un peu plus loin dans le col et dans Pallon). Je mouline donc, dans le dur, essaie de profiter du paysage. Je me mets en mode Fafa, doucement mais surement. Je pense à mes sacrifices, mes entrainements, ma famille et mes potes et me dis que je n'ai pas le droit d'abandonner, pas maintenant!!!!!!!! Je continue, les supporters dans le col me rende un peu plus fort et m'annonce que la Casse Déserte est juste là. Effectivement, je profite à donf, et me prépare à passer devant le photographe
Débou sur les pédales et TOK c'est dans la boîte. Plus que deux km et je ss en haut. J'arrive au sommet, il fait beau et il y a beaucoup de monde. Je récupère mon ravito: jambon beurre, canette de coca, banane. J'ai tjr mal au ventre mai je me force à manger qques bouchées de mon sandwich. Je mets le reste dans ma veste, un petit pipi et c'est parti pour la descente du col
Je retrouve un second souffle même s'il caille pas mal. Je double qques gars puis entame le (très) long retour vers Embrun. Arrive Pallon, à ce moment là il commence à faire très chaud, il n'y a pas beaucoup de vent et je vais mieux physiquement. Je reste sur mon 39 et monte à un rythme régulier. Là aussi il y a beaucoup de monde, admiratif et très chaleureux.
Retour sur Embrun, mais avant de déposer le vélo, passage par le col de Chalvet dit "la bête". Maintenant je sais pourquoi. Col pas très compliqué mais qui te flingue les jambes, 8km avant d'aller courir ton marathon. J'y vois Antoine qui m'encourage à donf et me dis que je dois terminer.
Descente vers le parc, énormément de monde, je vois ma famille, descend du vélo, trottine à mon emplacement. Comme à ma sortie de natation, beaucoup de vélos dans le parc, mais je m'en fous
Pour la première fois de ma vie je viens de faire 188 km en vélo. J'en suis à presque 9h30 d'effort.
Je pose mon vélo et une jeune demoiselle me demande si je souhaite un massage, je n'ai pas le coeur de lui dire non
Avec son collègue elle me masse les cuisses, pendant ce temps là je vois Hervé Faure qui en termine avec un temps record de 9h34 min. IMPRESSIONNANT.
J'enfile les baskets, et à ce moment là je me fiche du chrono, tout ce que je veux c'est finir!!!!!!!!!! Ramener ce tee shirt de FINISHER tant convoité!!!!!!!!
Je m'élance sur le marathon et me dis que ça va être très très long!!!!!!!!!!! Il est 15h30 et soleil chauffe abondamment!!!!!!!!!
Très vite j'alterne marche et course à pied, le vélo m'a défoncé !!!!!!!!!!!!!!!!!
Le public est formidable, ma famille est là ils me poussent, j'avance, mm si je ne cours pas j'avance. Je ne pense mm pas à l'abandon, même si c'est dur j'irais au bout!!!!!!!! Je croise Eric sur la route de son semi, il a l'air en pleine forme. Ca fait plaisir et ça motive pour la suite. Au ravito du 10ème km je vois Jean Phi entre les mains des secours, il n'est vraiment pas bien et me dis "Romain faut que tu finisses"
Je repars tjr en alternant marche et CAP. KM 8, estomac retourné, je lâche une énorme galette; une femme me vient en aide, me demande si ça va, et je repars. Au retour au plan d'eau je vois Mélanie et Noé qui m'encouragent, je lui demande où en sont les autres; elle me répond que Kéké a également abandonné. Sur le coup je suis triste pour eux et me dis qu'il faut que j'aille au bout!!!!!!!!!! Je passe au semi, je ne peux vraiment plus courir, je suis à 21 km de la délivrance et j'arrive tout juste à marcher. Mer parents sont là, je leur dis "c'est un truc de fou", en profite pou m'étirer. Ma mère me dit que je n'ai pas le droit d'abandonner maintenant, que c'est dans ma tête, que je dois puiser au plus profond de moi même. Je repars, les spectateurs me poussent mais ne peux résolument pas courir, ils me disent de ne pas lâcher et leur répond que la course est tellement dure que je ne veux pas revenir la terminer une autre fois, alors je terminerai absolument ce soir, coûte que coûte. Ils saluent mon état d'esprit. Je vois un ami, Cyrille, déjà finisher à Embrun, qui me propose de m'accompagner un peu. J'accepte avec plaisir, on discute, me dis que ça va passer. Je croise Julien Moreau, on se tape dans la main, visiblement il en bave énormément lui aussi. Je m'assois 2 min puis repart. Je me mets un objectif, courir jusqu'au pont où une côte m'attend, je repasse devant ma famille, mes soeurs m'accompagnent et me poussent aussi fort qu'elles le peuvent. J'arrive à la côte, objectif atteint. Ma mère m'avouera plus tard qu'elle a eu très peur car j'étais dans un état lamentable au semi, et lors des nombreux départs des camions de pompiers elle espérait au plus profond d'elle même que ce n'était pas pour moi.
Je fonctionne désormais par micro objectifs, pour se second semi, je courrai quand ce sera plat et en descente, et marcherai dans les bosses. Je croise Christophe, me demande comment je vais, je lui réponds que je suis explosé!!!!!!!!!! Je lui donne rdv derrière ligne néanmoins.
Grâce à mes oblectifs je remonte des concurrents, et me requinque petit à petit. Peu après le 30ème km Eric me rejoint avec son vélo, il arbore fièrement le maillot de FINISHER ( et il peut) il me pousse, me dit d'aller chercher le mien. Il me tient compagnie et ça fait du bien, le temps passe plus vite et maintenant je sais que je serai finisher, même s'il me reste 10km. Impossible que je craque maintenant!!!!!!!! Kéké arrive également, j'ai mon escorte, ils chauffent les spectateurs à m'encourager. Les km défilent je ss de plus en plus proche du but!!!!!! A l'entrée d'Embrun mes parents sont tjr là à m'attendre ardemment. Mon père court avec moi, je retrouve des jambes fraîches, je lève les genoux. Je vois Jean Phi, qui va mieux, me fait un grand sourire, me tape dans la main et me répète FINISHER!!!!!!!!!!
Retour sur le plan il me reste 3 km pour devenir un Embrunman, je ne pense à rien. Je profite et me dis que ma persévérance, mon acharnement et mon travail vont payer!!!!!!! Je continue de gagner des places, alors que les autres marchent de plus en plus moi je cours de plus en plus vite!!!!!!!!!!! 2 km on entends la foule et le speaker, je me dis que c'est pour bientôt!!!!!!!!!! 1 km les spectateurs m'applaudissent, me félicitent et m'encouragent. Dans les derniers hectomètres avant la dernière ligne droite je vois Jean Phi grand sourire aux lèves qui me tend les bars et me dis que je suis un Embrunman!!!!!!!!!!!! Ma famille est là, ils exultent, moi aussi, dans qqes secondes je pourrais dire que je l'ai fais!!!!!!!!!! Ma foulées est souple et rapide, les spectateurs m'applaudissent, le speaker annonce mon nom et mon club, je passe sous l'arche et ne peut m'empêcher de crier de toutes mes forces!!!!!!!!!!!!!!!
Tout de suite je me tourne vers ma famille, ils sont fous de joie, ma soeur est en larme, je me dis que je l'ai fais!!!!!!!!!!! Je récupère ma médaille et mon tee shirt leur montre fièrement!!!!!!!!!!
Mais ce n'est pas totalement finis, pour moi la course sera terminée quand j'aurai eu Pat au téléphone pour lui dire que je l'ai fais!!!!!!!!!!!! Le téléphone ne sonne pas longtemps!!!!!!!! Il me dit qu'il est très heureux pour moi, que je peux être fier de moi!!!!!!!!!!!!!!!!!
Jean Phi me retrouve dans le parc, me félicite (je vomis) on discute, je récupère et prends des nouvelles des copains.
On sort du parc avec nos affaires en ayant le sentiment d'avoir réalisé qque chose d'exceptionnel.
Rdv au camping pour ramener les vélos, Chris est là, on refait la course, je suis terriblement fatigué.
Retour à l'hôtel pour boire une bonne bière bien fraîche!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
Mon bilan: course exceptionnelle, à part, demandant un gros investissement et un mental d'acier.
Je l'ai fais, j'en suis très content mais ce n'est pas une course pour moi, en tout cas pas pour l'instant. Il faut vraiment avoir un bon niveau vélo pour s'éclater là-bas, et une bonne expérience du longue distance. J'y ss allé pour voir, j'ai vu, j'ai souffert, j'ai repoussé mes limites, je me suis dépassé et j'ai franchis la ligne d'arrivée. Mais je ne pense pas me raligner à Embrun avant une dizaine d'année
En tout cas énorme bravo à toutes mes copines, sans exception, et un grand merci pour votre soutien et pour vos encouragements. J'ai été très heureux de vivre cette aventure avec vous les filles, puisqu'au delà des sportifs nous sommes devenus des amis et ça c'est magnifique!!!!!!!!!!!!!!
Romain alias Jason